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Sophie Trouvelot, Maître de Conférences à l’IUVV Jules Guyot et au laboratoire Agroécologie

« Le côté commun de tous mes projets de recherche est l’immunité de la vigne : décrypter comment une plante se défend face à des agresseurs microbiens (mécanismes mis en jeu), comment cette immunité est mise à mal dans l’expression de certaines pathologies et comment on peut la stimuler pour limiter ces maladies et leurs répercussions. »

Spécialiste de l’immunité de la vigne, Sophie Trouvelot mène ses travaux au sein de

l’UMR Agroécologie, dans le pôle Interactions Plantes-Microorganismes. Récompensée par le prix du Fonds de Dotation Boisseaux le 20 novembre 2017, elle revient sur les travaux de recherche qu’elle conduit sur le dépérissement de la vigne lié aux maladies du bois.

Quel est l’enjeu des travaux de recherche sur le dépérissement de la vigne ?

Le dépérissement de la vigne lié aux maladies du bois est devenu une problématique importante à l’échelle mondiale et évidemment à l’échelle de notre région. En effet, en Bourgogne cela représente 5 à 10% de pertes annuelles principalement liées à une expression d’Esca (maladie du bois) sur Chardonnay et, dans le Jura, ces pertes atteignent 10 à 15%. Il était donc légitime que les viticulteurs bourguignons nous interpellent sur cette problématique et il nous a paru pertinent, en concertation avec le réseau de scientifiques qui travaillaient déjà sur cette thématique, de contribuer aux recherches menées. C’est ainsi qu’en 2013, notre équipe a intégré le réseau existant en lien étroit avec des acteurs de l’Université de Champagne-Ardenne, de l’IFV et de l’INRA de Bordeaux, qui étaient alors des pionniers.

A l’échelle nationale, cette problématique est d’ailleurs mise en avant par l’ensemble des interprofessions (CNIV) qui, en lien avec France AgriMer et le BIPE, font actuellement un appel à projets : « Plan National Dépérissement du Vignoble », pour lequel un site internet permet notamment de présenter les avancées de la recherche sur ces sujets (https://www.plan-deperissement-vigne.fr/).

Que vous apporte le prix du Fonds de Dotation Boisseaux ?

C’est un prix reconnu au sein de notre Institut (IUVV), qui valorise nos travaux, y contribue financièrement parlant et consiste également pour moi en une reconnaissance de la part des professionnels de la viticulture. À l’instar du vin de Bourgogne qui est mondialement réputé, ce prix est également une opportunité de faire connaitre et reconnaitre la recherche bourguignonne sur ces problématiques à l’échelle internationale, en contribuant à financer nos participations dans des congrès scientifiques d’envergure mondiale.

Que souhaiteriez-vous transmettre au monde de la recherche viti-vinicole en Bourgogne ?

A mon sens l’important est que le chercheur n’est pas isolé. Pour répondre à cette problématique complexe, liée au fait qu’une multitude d’agents pathogènes intervient dans ces pathologies, il faut une vision globale nécessitant des recherches complémentaires et transversales. Le chercheur est ainsi intégré dans un contexte de travail collaboratif qui permet une vision intégrée. Viticulteurs et acteurs de la recherche sont dans le même bateau pour résoudre un problème sanitaire et c’est en ramant dans le même sens que nous améliorerons tant nos connaissances que la définition de possibles stratégies de lutte. C’est cet enrichissement mutuel qui est aussi très stimulant dans une volonté de répondre à une problématique de façon collégiale.

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