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Biodiversité des sols viticoles : marqueur de l’héritage des modes d’occupation et des pratiques culturales des terroirs de Bourgogne

Tags : Société et Économie Viticole Viticulture

Porteur(s) : Université de Bourgogne

Responsable scientifique : Amélie Quiquerez (Researchgate)

Présentation

Le sol viticole est un objet d’intérêt et de recherche cardinal, interface qui intègre les actions et interactions entre le minéral, le vivant (communauté biologique des sols), le climat et l’homme.

Par effets cumulatifs des processus naturels et anthropiques intégrés sur le temps long d’une culture ininterrompue, le sol viticole, résulte aussi d’héritages et d’arrières-effets à partir de l’altération naturelle de substrats lithologiques variés, de la multiplicité des actions mécaniques, et des apports de matière dus aux modes de culture eux-mêmes. Mais, il apparaît aussi qu’une grande part d’inconnus, source de problématiques propres au patrimoine-sol des terroirs viticoles, réside dans sa composante microbiologique et en particulier dans la biodiversité microbienne et mycorhizienne dans le sol en interaction avec la plante, les éléments structuraux, les actions climatiques et les pratiques culturales.

Le projet que nous proposons s’inscrit dans une démarche interdisciplinaire, qui traite de l’importance des héritages anthropiques actuels et passés sur la diversité (micro) biologique des sols viticoles.

Dans ce projet, nous chercherons à tester plusieurs hypothèses de recherche et d’exploration des processus naturels et anthropiques, centrées sur la question centrale : « la biodiversité taxonomique et fonctionnelle résulte-t-elle pour partie des modes d’occupation et des pratiques culturales historiques? » et ses corollaires :

  •  Quel est l’héritage des pratiques culturales (défrichements, labours, épierrement etc…) sur une parcelle viticole à une échelle de temps séculaire ?
  •  Reste-t-il des marqueurs biologiques (mycorhizes et communautés totales microbiennes) dans les sols actuels des apports de terres d’origines diverses dans les sols sur le temps long ?
  •  Ces héritages, s’ils existent, peuvent-ils expliquer pour partie au moins la biodiversité des sols constatée aujourd’hui ?

Les apports de terre liés aux différentes occupations et pratiques anciennes (Garcia, 2010) conduisent à la diversification spatiale des types de sols, mais ils en modifient aussi l’épaisseur, les textures, et donc potentiellement le régime hydrique et l’érodabilité des sols. Ainsi, des études réalisées au sein de l’UMR ARTEHIS sur des parcelles de la côte viticole (Monthelie « Les Hauts-Bruns », Pernand-Vergelesses « En Charlemagne » démontrent que les traces de ces activités passées sont déterminantes sur la distribution et l’intensité de l’érosion actuelle des sols viticoles (Chevigny et al., 2014). Les communautés microbiennes et mycorhiziennes du sol étant sensibles aux pratiques culturales et aux changements de mode d’occupation des sols, il est possible que les communautés actuelles reflètent pour partie aussi ces modifications passées. Pour tester cette hypothèse, des analyses de diversité microbienne de sol par des approches de métagénomique environnementale ont été réalisées par l’UMR Agro Ecologie au printemps 2015 sur 9 échantillons prélevés sur cette parcelle viticole. Les traitements bio-informatiques et biostatistiques préliminaires suggèrent des différences dans l’écologie des taxons identifiés qui peuvent être reliés à l’histoire comme par exemple à des différences d’apports de terre de la parcelle. Ces résultats sont encourageants et nous incitent à réaliser des analyses plus poussées pour mieux comprendre ces possibles relations entre écologie microbienne, mycorhization et trajectoire historique des sols.

Les résultats permettront de mieux appréhender de la diversité des terroirs de Bourgogne, emblématiques de cette relation particulière entre l’unité de lieu et la qualité des vins.

Les moyens demandés correspondent aux frais de recherche documentaire (Archives Départementale de la Côte D’or), aux frais liés aux missions de terrain et d’analyses en laboratoire (analyses moléculaires microbiennes, pédologiques) pour poursuivre ces analyses sur 3 parcelles situées en Bourgogne, sur la Côte de Nuits et la Côte de Beaune.

Résultats escomptés en lien avec l’axe de rattachement

Le projet proposé participe à une réflexion thématique visant à évaluer, sur des échelles de temps longues, la part des héritages historiques et humains découlant des pratiques et des occupations anciennes dans la diversité des communautés microbiennes et mycorhiziennes des sols. Elle vient explorer la part d’inconnu de l’effet terroir sur la qualité des vins de Bourgogne, reconnue mondialement comme un modèle et un patrimoine. Cette thématique a peu été explorée et constitue une approche novatrice. Elle est rendue possible par l’implication d’équipe d’écologue microbien du sol, spécialistes de la diversité microbienne et des paramètres environnementaux actuels ou historiques impliqués dans son déterminisme ainsi que par le soutien de plateforme technique et logistique (Plat Genosol, UMR INRA Agro Ecologie).

Pour en savoir plus :

La Revue des Oenologues

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