Optimisation de la qualité du vignoble par l’utilisation de produits de stimulation
Porteur(s) : INRA / Université de Bourgogne
Responsable(s) scientifique(s) : Marielle Adrian, Benoit Poinssot (UMR Agroécologie)
Coût total 2016 : 61 000 € (soutien FEDER : 9 000 €)
Financeur(s) : Conseil Régional Bourgogne-Franche-Comté ; Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne ; ANR ; FEDER
Présentation
La vigne peut être affectée par des maladies, telles que le mildiou (Plasmopara viticola) et l’oïdium (Erysiphe necator), pouvant compromettre la qualité et la quantité de la récolte, et donc la rentabilité de l’exploitation. La lutte contre ces maladies est généralement assurée par des traitements phytosanitaires, lesquels représentent un risque pour l’environnement et la santé humaine. En France, le plan Ecophyto vise à réduire de moitié l’utilisation des pesticides tout en maintenant une agriculture économiquement performante. Dans ce contexte, la stimulation des défenses immunitaires des plantes par des molécules élicitrices est une stratégie agro-écologique pertinente permettant de réduire l’utilisation des pesticides.
Les éliciteurs sont des molécules capables d’induire une résistance des plantes contre différents agents pathogènes grâce à l’activation de leurs réponses de défense.
Notre équipe étudie les mécanismes de l’induction de résistance des plantes aux pathogènes, essentiellement sur vigne. Nos travaux de recherche sont actuellement intégrés dans le projet trinational Plant-KBBE « PAMP-triggered immunity in crops » PATRIC qui vise à promouvoir de nouvelles méthodes de prévention et de traitements des phytopathologies en exploitant l’immunité innée des plantes. Des expériences réalisées en 2014 et 2015 ont permis de sélectionner de nouveaux éliciteurs oligosaccharidiques qui induisent une résistance au mildiou de plants de vignes cultivés en serres.
L’induction de résistance par des éliciteurs est une stratégie opérationnelle en conditions de serres mais dont l’efficacité reste variable au vignoble. Contrairement, aux fongicides qui ciblent directement l’agent pathogène, les éliciteurs sollicitent la plante pour agir. Leur efficacité est donc dépendante de l’état physiologique de cette dernière. Dans le cadre du projet FUI Iris+, notre équipe étudie les biostimulants (BS) comme leviers potentiels permettant d’améliorer l’efficacité des éliciteurs, via leurs effets sur la plante. En effet, selon la Commission Européenne, un biostimulant est un matériel contenant une (des) substance(s) et/ou un (des) micro-organisme(s) dont la fonction, après application sur une plante ou sur la rhizosphère, est de stimuler les processus naturels afin de favoriser l’absorption des éléments nutritifs, l’efficience de l’utilisation des nutriments, la tolérance aux facteurs de stress abiotiques, et/ou la qualité des cultures, indépendamment de leur contenu en éléments nutritifs ». Toutefois, bien qu’un nombre croissant de BS arrive sur le marché, il n’existe à ce jour aucune méthodologie « standard » permettant de vérifier leurs effets sur vigne.
Un premier objectif a été défini sur la base des nouveaux éliciteurs oligosaccharidiques que nous avons identifiés et consiste à : caractériser les réponses immunitaires induites afin de mieux comprendre leur mode d’action (éliciteur ? potentialisateur ? biofongicide ?) ; optimiser leur efficacité en les utilisant en combinaison avec d’autres éliciteurs ; tester au vignoble l’efficacité du mélange d’éliciteurs présélectionné contre le mildiou et l’oïdium de la vigne.
Un second objectif vise à développer une méthodologie « standard » (définition des conditions expérimentales à mettre en œuvre et des paramètres à mesurer) permettant d’évaluer les effets de BS sur vigne en conditions contrôlées.